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Le Républicain- 2 novembre 2000
Dun Leïa : le rock sous un autre jour
Elles ont 23 et 25 ans, jouent de la guitare sèche et électrique et ne manquent ni de talents ni d'ambitions.
Dun Leïa sera vendredi 10 novembre au Plan de Ris-Orangis où l'on pourra découvrir cet étonnant groupe de rock où fragilité et force
se mêlent dans un accord. Rencontre.
Des groupes de rock composés essentiellement de filles ne font pas légion dans le paysage musical français.
Souvent cantonnées aux chants, les représentantes du beau sexe ont pourtant des choses à dire et à jouer !
C'est ce que démontre le groupe Dun Leïa, composée de deux jeunes filles, originaires de Caen, Karen et Elodie. A force de persévérence et
d'opportunisme, les deux amies qui se sont rencontrées sur les bancs du lycée ont réussi à forcer la barrière des maisons des maisons de disque et à s'imposer
sur la scène nationale. "Une fois que l'on s'est trouvée suffisament mûres, on a tapé directement a la porte des producteurs, nos guitares à la main, pour jouer devant eux" se souvient Elodie.
Le résultat est rapidement payant puisqu'elles signent dès 1998 chez Peter Murray ( entre autre producteur de Dolly). Fans de Radiohead, de Placebo ou de Stevie Wonder, Karen et Elodie écrivent et composent toutes les deux. De leur premier album
("Chasser l'écumé", sorti le 25 septembre) ressort à la fois une grande sensiblité et une grande force. "Nous montrons deux facettes dans cet album, poursuit Elodie. Comme des filles normales, nous pouvons pousser de grosses guelantes, mais également
nous mettre à nu". Fruit de 18 mois de travail, ce premier opus mélange également chansons françaises et anglaises. "En anglais, les mots glissent tout seul alors qu'écrire dans notre langue, c'est un étape supplémentaire, on ne peut pas
tricher".
Si l'album dégage une sensibilité à fleur de peau de la première à la dernière chanson, les thèmes évoqués sont toutefois bien divers. Légerté et sujets plus lourd s'accordent harmonieusement grâce à ses deux sirènes pop-rock
qui peuvent compter sur leurs voix, leurs textes et leurs énergies pour espérer une légitime reconnaissance du grand public. D'autant plus que dans leur créneau de rockgirls, la conccurence n'est pas sauvage. Dun Leïa en tête de file d'un nouveau courant de rock français féminin après
l'émergence d'une nouvelle scéne masculine (M, Louise attaque...) ? Pourquoi pas. Surtout qu'outre-atlantique des filles comme Fiona Apple réussissent à enrichir le genre musicale en y apportant leur sensibilité. Pour l'heure, c'est sur scène que les deux filles prouvent le mieux leur potentiel. Leur récent
passage aux Francopholies de la Rochelle leur ont montré qu'elles pouvaient escomptés de bien belles choses.
Grégory Plouviez
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